4513 views
###### tags: `Faire École Ensemble` `Conférence` `École dehors` `Réseau École et Nature` `Pétale 07` `Canopé` `Dynamique Sortir` `Coopération` `Éducation à l'environnement` `Éduquer` `Meirieu` `Peloux` `Éduquer dans par à la nature` `Pour tous` `Pétale 07` `Éduquer par et pour coopération` `Éduquer dehors pour tous et toutes` :::warning Ce document est contributif. Pour l'éditer vous pouvez passer en mode édition : **<i class="fa fa-edit fa-fw"></i>**/**<i class="fa fa-columns fa-fw"></i>**. Si vous n'êtes pas à l'aise avec la syntaxe markdown, ce [tutoriel](https://pad.faire-ecole.org/utiliser-codimd) est à votre disposition. ::: # Conférence : comment coopérer pour une éducation dehors pour tous ? ![](https://hot-objects.liiib.re/pad-faire-ecole-org/uploads/upload_ab916a58374cd71e119d14aa63197252.jpg) ![](https://hot-objects.liiib.re/pad-faire-ecole-org/uploads/upload_43aaf8e633c4419c86eba091eaaac58e.jpg) ## 1- À propos **Organisateurs** : Réseau École et Nature et Pétale 07, Atelier canopé 07 **Intervenant⋅e⋅s** : Philippe Meirieu, Isabelle Peloux **Animateur.rice.s** : Agnès Perreau ([Réseau Ecole et Nature](http://reseauecoleetnature.org/)), Marie Simon (Collectif Pétale 07), Yann Sourbier (Association Le Mat Ardèche) **Modérateur.rice.s** : Véronique Colin (Atelier Canopé Ardèche), Bétarice Vénard (conseillère pédagogique, membre de Tous dehors) **Communication** : Anne-Sophie Hervy (Réseau École et Nature) **Captation vidéo** : https://vimeo.com/500067273 **Appui Logistique/technique** : Marie-Hélène Pillot (Colibris) **Contributeurs prise de notes** : Benjamin ([Faire Ecole Ensemble](https://wiki.faire-ecole.org/wiki/Association_Faire_Ecole_Ensemble)), Moïna Fauchier Delavigne ([L'enfant dans la nature ](https://www.lenfantdanslanature.org/)), Anna Roché ([Centre agroécologique Les Amanins](https://www.lesamanins.com/)), Jérôme Hamelin (paysan, ancien animateur nature) :::success **Sommaire** : [TOC] ::: ## 2- Introduction * **Agnès Perreau** : Merci à tous et à toutes d’avoir répondu nombreux à notre invitation. En quelques mots, je vais vous présenter la Dynamique Sortir du Réseau Ecole Et nature et l’enjeu de faire co-intervenir aujourd’hui Isabelle Peloux et Isabelle Meirieu. La Dynamique Sortir animée par le Réseau d'éducation à l'environnement Réseau Ecole et Nature œuvre à promouvoir l’éducation à la nature. Chaque année depuis 2009 nous co-organisons en janvier des Rencontres nationales Sortir qui regroupent une centaine d'acteurs de l'éducation à l'environnement et à la nature pour mobiliser et enrichir la réflexion sur l’éducation dehors à travers la rencontre, l’échange et la pratique de terrain, et pour faire progresser le plan d’actions au niveau national et dans les territoires. Cette année nos Rencontres Sortir suite au contexte sanitaire ont pris une autre forme et nous avons dû nous réinventer au fil des jours. Nous avons conçu une résidence pédagogique avec des temps en distanciel et des temps en présentiel en petit groupe. Nous avons également souhaité offrir un temps ouvert à tous et à toutes sur un des enjeux qui nous anime : coopérer pour une éducation dehors pour tous. Cette conférence avec P. Meirieu et I. Peloux a pour objectif de · Témoigner de l'importance du « dehors pour tous dans l'éducation, notamment au niveau de la coopération avec soi, avec les autres et avec la nature. · Favoriser les liens et la coopération entre les différentes acteurs éducatifs : enseignants, animateur/éducateur à l'environnement, parents, techniciens et élus ... · Développer les relations entre les grands réseaux d’acteurs qui pratiquent l’éducation « dehors ». * **Yann Sourbier** : Isabelle et Philippe ne sont pas loin de l'Ardèche. **Isabelle Peloux** est professeure des écoles et fondatrice de l'école du Colibri, au centre agroécologique des Amanins. On avait envie de l'entendre sur sa pratique pour appréhender sa vision de la coopération. Et inspirer de sa pratique enseignants, parents et toute la communauté éducative. Apprendre à coopérer, avec soi-même, les autres et la nature. Apprendre à coopérer c'est aussi apprendre à respecter le vivant. **Philippe Meirieu** : il a aussi une pratique de terrain (ancien PE, Prof), aujourd'hui chercheur. On avait envie de l'interroger sur apprendre à construire du commun. Son dernier livre en parlait. Apprendre à tous et toutes, ce que c'est le respect du commun. ## 3 - Intervention Philippe Meirieu * je suis très heureux de participer à cette après-midi de travail. Comment coopérer pour une éducation dehors pour tous? Cette question recouvre trois enjeux majeurs : * Éduquer au dehors * Éduquer par et pour la coopération * Faire en sorte que cette éducation au dehors soit ouverte à tous et toutes, dans toutes les écoles, tous les quartiers. Ne laisser personne au bord du chemin. ### Enjeu 1 : Eduquer au dehors * Eduquer au dehors n'est pas une nouveauté. Dès 1882 Jules Ferry expliquait que l'enseignement du dessin, les leçons de choses, les promenades scolaires dans la nature, le travail manuel dans l'atelier à côté de l'école... tous ces "accessoires" étaient, en réalité, l'essentiel. C'est ce qui fait la différence, expliquait-il, entre l'école traditionnelle qui ne fait qu'apprendre à lire, écrire et compter et l'école de la République qui forme des citoyens. * Tout cela nous le savions, mais cela a été largement confirmé au cours des derniers mois. Nous avons senti à l'occasion du confinement et de la reprise des cours le besoin des élèves et de leurs enseignants de se retrouver dans un écosystème authentique, de "faire classe dehors". * On a redécouvert le besoin de nature, de la "pleine nature" mais aussi de ces retrouvailles avec des "morceaux de nature" dans les villes. Les enseignants ont été nombreux à demander de faire classe dehors et pas seulement pour des questions sanitaires. Ils ont redécouvert qu'on peut nourrir ce qui se fait au dedans de la classe grâce à ce qui se passe dehors. * Enfin, éduquer au dehors est apparu comme un moyen décisif pour faire découvrir à nos élèves l'importance des enjeux écologiques. ### Enjeu 2 : Eduquer au dehors par et pour coopération * Albert Jacquard expliquait que "la solidarité n'est pas d'abord une valeur, c'est d'abord un fait : que nous le voulions ou non, nous sommes solidaires". * Dans l'éducation, il nous faut activer les solidarités entre les humains, et entre humains et nature. ### Enjeu 3 : Eduquer au dehors toutes et tous * Il ne s'agit pas pour nous de ménager quelques enclaves pour privilégiés qui auraient un accès la nature. Nous voulons que tous, quels qu'ils soient, puissent rencontrer la nature, autour de leur école, dans les espaces naturels de la ville, mais aussi dans les classes découverte, les centres de vacances, etc. Nous ne voulons pas réserver la nature à quelques-uns. Nous voulons que tous nos enfants aient le droit d'y accéder. Nous ne voulons pas que la nature soit privatisée. C'est un enjeu majeur pédagogique et démocratique. #### Echanges/Questions **Agnès** : dès l'origine de l'école, la place de la natur est importante dans l'éducation, pourrriez-vous nous dresser un rapide historique de l'éducation dehors ? **Philippe Meirieu** : * On peut dire que dans l'école rurale traditionelle, la nature est là tout le temps. Les élèves la parcourent quotidiennement. Et puis, l'instituteur de jadis n'hésitait pas à aller en permanence dans la nature. Pas besoin d'autorisation préalable pour cela. On fait des herbiers, des recherches sur les roches, les animaux, les techniques agrocoles, etc. * Jules Ferry avait proposé que chaque école ait un "musée scolaire" pour exposer tout ce que les élèves trouvaient dans la nature, à côté de leurs enquêteset de leurs dessins. * Petit à petit, l'école s'est développé en ville. On a remplacé la nature par l'image de la nature. **On a peu peu oublié que nos enfants sont des êtres de sensibilité et d'intelligence à la fois qui ont besoin de voir et de toucher pour comprendre**. * L'école s'est peut être trop éloignée de la nature, y compris du travail manuel. Dans les écoles primaires de jadis, il y a avait un atelier à côté de l'école, où les parents et enfants venaient réparer ou fabriquer des objets... * **On a sans doute remplacé trop vite le contact avec les choses par le contact avec les concepts**. On a oublié que l'enfant avait besoin de ce contact avec les choses. On ne peut l'en priver au risque quecela l'empêche précisément de construire des concepts et d'accéder à des savoirs élaborés. **Agnès** : L'éducation dans la nature se développe beaucoup en Europe, notamment dans les pays scandinaves mais de façon plus sporadique en France. Quels sont les leviers et les freins de cette pratique en France ? **Philippe Meirieu** : * Les freins, nous les connaissons bien. Ils sont d'abord d'ordre sécuritaire. Notre société a la hantise de la sécurité. Nous avons peur que la nature soit le lieu de l'accident, où ne ne contrôle plus totalement l'enfant. Nous avons peur qu'on perde du temps, même si nous savons, par ailleurs, que ce temps précieux. * Mais il y a néanmoins de belles ressources, les associations qui sont ici en sont de magnifiques exemples. Il y a aussi de belles initiatives, des jardins potagers dans les écoles, des cours qu'on végétalise, des classes de découverte, etc.. * Des pédagogues comme Célestin Freinet ont montré à quel point cela est riche, permet à l'enfant de se développer et d'apprendre. ## 4 - Intervention Isabelle Peloux Pourquoi l'école dehors amène la coopération ? * **Eduquer dehors et éduquer dedans, c'est pareil**. Nous vivons sur la terre, sur un support dont on est dépendant. On est sur un planète. On a oublié que nos ressources sont limités. Il y a urgence de réaliser qu'on est dans une dépendance * Nous sommes très privilégiés aux Amanins, avec la nature tout autour. C'est très intéressant d'emmener les enfants dehors, on le fait régulièrement aux Amanins, et dans d'autres écoles. * Dans la nature, on peut faire observer très facilement que tout se transforme et se recycle et que la nature ne fait pas de déchet. Tout ce qui est mort, se transforme par les bactéries et fait de la vie pour après. Ce cercle vertueux, il faut s'en inspirer. La mort est une tranformation. Cela permet de nous sortir de cette dualité. Il n'y a pas que quelque chose de bien et mal. Cela ne se divise pas en deux. On peut faire le lien avec les ateliers philos. Si on évoque le mensonge, au départ, les enfants nous démontrent que le mensonge c'est pas bien. Puis il y a une autre ouverture. Parce qu'en fait, le mensonge peut être aussi bien. On peut même sauver quelqu'un en donnant la mauvaise direction, pendant la guerre... Les enfants s'inspirent souvent de ces situations vues dans les films.Le lien à la nature permet de sortir de cette dualité, c'est plus complexe, c'est plus interdépendant. * Un autre lien important à la nature. **Le rapport avec la contrainte**. Intéressant pour les enfants et les adultes aussi. On a cru qu'avec le progrès, on allait supprimer les contraintes. On aimerait supprimer la contrainte dans nos vies, mais c'est important de les apprendre. Elles sont dans la nature. C'est comme ca que ca marche. Ce n'est pas bien ou mal. La contrainte se retrouve dans le concret que je rencontre dans le vivant. * Quand on construit une cabane, parfois elle n'est pas comme on voudrait. Avec les lois de la physique, ce n'est pas l'adulte qui décide si c'est bien ou pas. Ce n'est pas un interlocuteur qui valide ou pas. Cela marche ou pas. Cela tient debout ou pas. Si cela ne tient pas, je recommence. C'est comme ça qu'on apprend. Par essais et erreurs. On est confrontés à la réalité. Sans jugement. * A l'école, on tient beaucoup à s'occuper d'un animal. C'est aussi une contrainte. A la ferme qui est au sein des Amanins, les CP-CE1, vont nourrir les animaux régulièrement. Au tout début, ils se battent pour le faire mais au bout de 3-4 semaines, c'est moins nouveau, ça devient répétitif. Mais si on est avec cet animal, on est engagés. Les animaux mangent tous les jours, même le week end. * **Dimension artistique et apaisement.** La nature c'est beau. Hier, il y avait 5 cm de neige. L'école est sur un pic, quand il y a de la neige ici,les enfants arrivent en courant. Instant présent. Côté magique de la nature. Coucher de soleil, la neige. Acceptation de l'instant présent. * Dehors, il va falloir qu'on joue avec ça, qu'on apprivoise en nous l'impermanence des choses. L'enfant apprend ça. La nature est dans le don et la gratuité. * La nature apprend l'apaisement, le recentrage. On a amené les enfants dans la forêt, à regarder le paysage. Ils ont passé 3/4 h à observer le paysage. Avoir la capacité à se ressourcer, s'apaiser. * On a un rôle important pour aider l'enfant à trouver un apaisement en soi, ce qui permet de mieux coopérer avec les autres. Pour lui donner les outils pour trouver l'apaisement en interne parce qu'avec l'apaisement en interne, on peut mieux coopérer. ## 5- Questions ### 1 - Comment mieux coopérer entre les acteurs de l'éducation au dehors ? **Philippe Meirieu** : * Dans le prolongement des remarques d'Isabelle Peloux, je voudrais ajouter quelques points. On croit souvent que la découverte de la nature est "spontanée"pour un enfant, mais ce n'est pas toujours comme ça que cela se passe. Le regard sur la nature est construit par la culture. Quand on a travaillé sur de la poésie, écouté de la musique, on est mieux à même de découvrir la nature. Avec un peu de biologie, quand on a étudié les classifications, identifié les arbres, compris comment poussent leschampignons, on voit des tas de choses dans la nature qu'on ne pouvait voir auparavant. Je ne voudrais pas qu'on opppose une sorte d'émerveillement "naturel" avec le travail scolaire nécessaire qui nourrit cette capacité d'émerveillement et s'apprend en classe. Cet aller-retour entre le dedans et le dehors est infiniment enrichissant et donne sens aussi bien à ce qui se fait dedans qu'à ce qui se décoouvre dehors. La nature ne se découvre vraiment que grâce à la culture à laquelle elle donne sens. * Un deuxième point me tient beaucoup à coeur. **Dans la nature, on peut apprendre à faire le deuil de la toute-puissante.** On découvre qu'on ne fait pas pousser des tomates en leur criant dessus. Cela peut paraître très banal mais cela ne l'est pas du tout: le deuil de la toute-puissance n'est jamais chose facile pour un enfant. D'autant moins facile aujour'hui qu'avec un joystick entre les mains, on se sent tout-puissant, capable d'imposer son pouvoir au monde. La nature, elle, impose sa loi, me permet de rencontrer des réalités qui me résistent et avec qui je dois entrer en relation, comprendre leurs lois pour pouvoir faire quelque chose avec elles. Travailer le bois, le fer, la terre permet de comprendre ce qu'est la matière, m'aide à fixer mon attention, à dialoguer avec les choses, à me construire et à créer en même temps. Matthew B. Crawford, professeur de philosophie dans une grande université à mi-temps et mécanicien moto le reste du temps (voir [Eloge du Carburateur](https://www.editionsladecouverte.fr/eloge_du_carburateur-9782707160065)) montre très bien l'importance de la rencontre de l'enfant avec les objets et du travail de la main. Il montre aussi que la relation avec les objets favorise et régule la coopération entre les personnes. Quand des enfants, accompagnés par des adultes rigoureux, travaillent ensemble sur des objets, ce sont ces objets qui, finalement, arbitrent leurs différends : ce n'est pas celui qui crie le plus fort qui a raison, mais celui qui démontre le mieux et contribue à la réussite du projet commun en obéissant aux lois de la nature. * Enfin, je voudrais indiquer que les enseignants et les "animateurs nature" n'ont pas le monopole de l'organisation de la rencontre de l'enfant avec la nature... nous devons coopérer avec les parents, qui ont aussi un rôle important à jouer dans ce domaine. Et puis, il y a une multitude d'acteurs avec qui nous pouvons collaborer : les artisans et les agriculteurs de proximité, les personnes agées et étrangères, etc... Je crois beaucoup que la découverte de la nature devient plus riche et féconde dès lors qu'elle se fait en croisant des regards différents. Et cela doit pouvoir se faire au quotidien mais aussi dans des cadres dédiés : classes-nature et classes de découverte, séjours de loisirs et de vacances, etc. Il y a un enjeu politique majeur à lutter pour que tous les enfants puissent bénéficier de ces possibilités. On a besoin d'une vraie politique en direction de la jeunesse qui associe les mouvements d'éducation populaire et l'éducation nationale pour qu'ensemble ils accompagnent les enfants dans des espaces naturels, pour leur apprendre à coopérer et porter un regard sur le monde qui leur permette d'en partager et non d'en piller les ressources. **Isabelle Peloux** : * Le lien avec la nature permet d'aborder à l'école la coopération entre humains. Cela fonctionne pareil : le rapport à la contrainte, à la toute puissance. A la maison,en petit comité j'ai toujours la fève, pas à l'école. Ce n'est pas facile. * Cet apprentissage est très important. Ce rapport est fondamental. A l'école du Colibri on fait un des focus là-dessus. * Mettre des mots pour pouvoir dire ses émotions, comprendre, apprendre à être en paix avec l'autre. * Outil très efficace : réunion de vie collective, hebdomadaire, "le bien vivre ensemble". Vivre ensemble, parfois on n'a pas le choix, par contre on peut choisir de bien vivre ensemble et cela demande de coopérer. Si au coin cabane, les enfants ne sont pas d'accord pour le partager, on ne va pas éjecter des enfants de l'école. Pour comprendre qui est dans le groupe école, nous avons travaillé autour des mots et leurs racines. C'est quoi un ami, un copain, un collègue. * Aux colibris, les enfants en difficultés ont un avantage, on voit leurs difficultés. Mais chacun a des richesses et des difficultés. Ces enfants en difficulté nous montrent nos faiblesse. On n'est pas du tout égaux. Plutôt que d'égalité qui n'existe pas, on parle d'équité. * La réunion hebdomadaire du Bien Vivre Ensemble, utilise des concepts assez simples : quand on n'est pas content on ne vient pas juste se plaindre, on vient avec un besoin ou une question, puis on peut formuler une demande. On vient en étant en reconnaissance de son besoin. Pas facile du tout d'accepter d'être dans cette posture. Mais cela change la tonalité de la relation avec les autres, qui vont pouvoir m'aider à affiner ma proposition. On va essayer de trouver ensemble un consentement. C'est à dire une solution qui va a tout le monde. Il est important de ramener la coopération à sa part de vulnérabilité, à son humanité, à sa dépendance aux autres : c'est cela que j'exprime quand je dis mon besoin. Parfois il semble ne pas y avoir de solution. Alors on essaie quelque chose pendant une durée déterminée, pendant une semaine. Les enfants sont incroyables de créativité. Nous, les adultes, on a du mal à ne pas y voir une permanence des choses. Alors si on se dit qu'on essaie juste pendant 3 mois, on sait que dans 3 mois, le groupe va discuter à nouveau de cette possibilité. On pourra alors trouver une autre solution. Lever la tension qu'amène la propostion. Ramener la coopération à sa vulnérabilité, son humanité, sa dépendance aux autres, et l'observation du Vivant, de **la nature nous aide à en prendre conscience**. Je suis dépendante d'elle mais je suis là aussi pour la rendre plus belle. * Dans un atelier philo, des enfants disaient que peut être que notre rôle c'est de la rendre plus belle que quand on est arrivé. ### 2 - Quels seraient les leviers pour une éducation au dehors pour tous ? **Philippe Meirieu** * Les leviers sont de plusieurs ordres : il y a des leviers en terme d'organisations et d'associations-supports qui peuvent apporter une aide décisive. Il faut aussi s'appuyer sur les programmes et militer pour que le rôle de la nature n'y soit pas marginalisé. * Il faut aussi une formation des enseignants dans ce domaine, afin qu'ils n'aient pas peur de sortir dans la nature pour travailler. * On doit aussi s'appuyer sur la coopération entre écoles et collectivités territoriales. Pour les écoles primaires, il faut travailler avec les municipalités sur les départs en classe de découverte, les solliciter pour qu'elles donnent à l'école un espace de nature pour en faire un jardin potager ou un terrain d'aventure... autre chose, en tout cas, qu'un "jardin public" traditionnel avec un tourniquet et un tobogan. Et puis, sans doute pourrait-on revoir la question des rythmes éducatifs, en y inscrivant, de façon officielle, des temps à passer dans la nature. Il faudrait prévoir des temps pour que tous les enfants, en particuliers ceux des grandes villes et des cités, les plus privés de la nature, puissent bénéficier d'un accueil organisé dans des lieux où ils rencontrent la nature. C'est aujourd'hui, au regard des réalités sociales et écologiques, un enjeu politique fondamental. **Isabelle Peloux** * Dans la Drôme dans le secteur de la Biovallée. Fin févrer, des pépiniéristes vont nous donner des arbres, qu'ils n'ont pas vendus, aux écoles et aux collectivités. Il faut sortir des règles qui nous ont complètement enfermés. Il faut se laisser étonner pour redevenir créatif. Comme celle selon lequelle si on fait pousser une carotte, il n'est pas possible de la manger puisque l'école n'a pas de statut agricole!! Si la collectivité récupère des arbres, si des parents et des citoyens hors de l'école proposent des conseils et de l'aide pour les replanter, il faut oser et....sortir de cette habitude de demander toujours la permission. Tout ce qui est en lien avec le vivant n'est jamais hors programme puisque cela fait partie de nous-mêmes, ce sont nos apprentissages fondamentaux. ### 3 - Comment composer avec les injonctions institutionnelles qui recentrent vers les apprentissages fondamentaux et l'école dehors ? **Isabelle Peloux** * C'est très simple, **la nature nous aide à apprendre tout ce qui concerne les apprentissages fondamentaux.** Les classifications aident à faire des maths. * Si un enfant n'a pas l'habitude de faire des classifications, il peut ajouter des poires et des pommes sans faire la différence, parce que les deux sont des fruits. Mais s'il ne sait pas il ajoutera aussi des poires et des euros par exemple. * Nous sommes partis intégrantes de ce vivant, nous sommes de la nature, nous ne pouvons donc pas être hors-sujet. C'est notre méconnaissance de cette dépendance qui nous fait croire cela. Si nous voyons notre reliance nous trouvons sans problème comment relier ce qui est observable dehors avec ce qui est transmis dedans l'école.C'est cette transversalité qui permet de donner sens aux apprentissages. * La nature c'est nous-même. C'est le support pédagogique de base. Il y a tout ce qu'il faut pour faire des classifications, pour faire des expériences.... * Avec la neige hier, on en a mis dans plusieurs verres : un verre de neige écrasée, tassée. Dans l'autre, de la neige poudreuse sans la tasser. On invite les enfants à exprimer les questions que cela leur pose. Ils ont fait des hypothèses, les ont confrontés entre eux. Cet apprentissage du discernement, cette distinction entre ce que je vois : ici les 2 verres remplis autant, et la question : y en aura-t-il autant lorsque cela aura fondu ? Prendre consciences que l'intuitif n'est pas forcément le vrai, développer l'art du questionnement et la démarche scientifique qui construit l'argument sur du concret! * C'est notre mental qui a cru que le dedans et le dehors étaient dissociés. Mais c'est faux. On est tout le temps dans le programme scolaire, rien n'est en dehors. Quand on ramasse des oeufs : on les compte, on les range sur une plaque, cela aide en résolution de problèmes quand il faut imaginer les mettre dans des boites de 6. L'enfant se crée des connaissances permettant à ses raisonnements abstraits de se positionner à partir d'images concrètes du réel qu'offre la vie du dehors si on l'observe. Ce n'est pas hors programme. * En ville, des collègues font des choses avec des aquariums, en rapport avec le vivant. C'est très important. Si l'enfant est responsable de nourrir les poissons, il est confronté à la rigueur qu'impose cette responsabilité. C'est important pour développer le rapport à la nature, au vivant. * Je connais pas mal de projets comme ça : projets entre écoles, municipalités... dedans, dehors. Il n'est pas possible de faire une école fermée sur elle-même. **Philippe Meirieu** * Cette notion de "fondamentaux" est très ambigüe. Elle isole des savoir-faire techniques. des compétences sectorielles, standardisées de ce qui fait sens et permet à l'enfant de se développer vraiment, d'accéder à l'autonomie et à la liberté. Elle considère l'enfant comme une "machine" à dresser plutpot que comme un être humain à accompagn * Jules ferry le disait déjà et c'est encore plus vrai aujourd'hui: l'école ne doit pas se limiter à apprendre aux enfants à répondre à des QCM et à passer des tests systématiques auxquels il faudrait les préparer de manière mécanique et intensive. Sortons d'une conception rabougrie des fondamentaux et allons vers d'authentiques fondamentaux qui nous permettent de comprendre le monde et se comprendre dans le monde. **Béatrice Venard** * Isabelle de l'école du dehors, témoigne qu'elle arrive à mettre en oeuvre tous les apprentissages fondamentaux dehors. Et un témoignage dans le chat, où d'un enseignant , selon qui la fragmentation des matières au collège rend le dehors plus compliqué. ### 4 - Quelle place relative on donne au jeu, aux livres et aux activités plus dirigées ? Didier témoigne qu'il pratique une activité de "sit-spot", temps plus ou moins libre, où les enfants sont placés en situation de recentrage individuel de façon régulière. Il leur a demandé de produire quelque chose pendant ce temps. Comment on fait place à différentes approches dans cette école du dehors. Et comment on fait en milieu urbain ? **Isabelle Peloux** * Moi la première fois que j'ai entendu parler de l'école dehors. Cela m'a un peu irrité. Mais les parents, pourquoi ils ne les emmènent pas dehors ? Pour des touts petits, c'est très simple. Monter sur un rocher et redescendre, et recommencer. Un enfant peut passer 2h au bord de la rivière à lancer des cailloux, ca fait plouf... Je l'ai fait avec mon petit fils il y a quelques jours. C'est étonnant et passionnant !! Ne soyons pas les seuls à faire ce lien avec le vivant ! * Les besoins au primaire et au collège ne sont pas les mêmes. Certains collégiens ne sont jamais encore assis dans l'herbe. Les besoins varient selon le public. * Ecole du dehors et du dedans, je dois composer avec ce que j'ai autour de moi. En ville, on a les jardins publics. Quand on emmène les enfants dehors, il y a des moments libres et des moments pas libres. Aux Amanins, les enfants ont du temps libre dans la cour de récration tous les jours. Si j'étais en ville, je commencerais peut être avec le temps libre, puis je ferai le lien avec des musiques, les sensations, l'artistique, et tout ce qui concerne la découverte du monde ! * Nous, à la campagne, on n'a pas la chance d'avoir les musées à côté. Du coup on utilisera les moyens que l'informatique permet. C'est ça faire avec l'environnement. Si je suis en ville, je vais amener la nature à l'école avec des élevages, desplantations. Les parents seront amenés à apporter des fruits, marrons, chataîgnes.. ou alors c'est moi qui vais aller les chercher... On peut aussi montrer des choses avec des vidéos, des images. Ensuite on peut travailler aussi avec l'art plastique. Il faut être créatif, inventif. Pour moi c'est plus simple en étant à côté d'une ferme. Mais dans les écoles avant, si on voulait travailler sur le vivant, on cherchait autour de nous. Il faut sortir des textes de l'éducation nationale. **Philippe Meirieu** * Il y a toujours un équilibre à trouver entre activités libres et dirigées. On peut proposer aux enfants de formaliser ce qu'ils ont découvert dans la nature à travers un exposé, une affiche, un texte, une explication à un camarade. C'est très positif. Je crois beaucoup à la nécessité de reformuler. Parce que cela permet de s'approporier les concepts et les transférer. * Il faut être attentif à ce qui s'apprend dans la nature soit, d'une façon ou d'une autre, formalisé, incarné quelque part, dans un carnet de découverte, un petit musée scolaire... peu importe. L'idée est de ne pas rester seulement sur l'émotion mais d'aller, par le langage oral et écrit, vers la compréhension de notre écosystème. * Bref, des moments de liberté et de découverte me paraissent essentiels, mais à condition qu'ils soient "restitués" d'une façon ou d'une autre. **Isabelle Peloux** * Lien entre l'expérience vécue et la trace de cette expérience vécue. * Il y a eu un leurre après le confinement de dire qu'il faut toujours tout faire dehors. Dehors, ils peuvent être moins attentifs, il y a beaucoup de choses distrayantes dehors. Il peut être intéressant d'expliquer des choses dedans pour avoir l'attention, et ensuite aller dehors. * **La classe dehors, ce n'est pas juste sortir les tables et les chaises.** Nous, on met peu les bureaux dehors. * La classe dehors ce n'est pas simplement géographique. C'est beaucoup plus riche que ça et bien plus profond. J'ai eu pas mal de parents qui me demandaient pourquoi vous n'allez pas en forêt ? Mais on y est déjà toute la semaine dehors ! **Philippe Meirieu** * Il faut se méfier de l'illusion spontanéiste qui consiste à croire qu'en mettant les enfants dehors, ils seront immédiatement capables de comprendre le monde. La découverte authentique doit associer un temps d'émerveillement et un temps de travail, de réflexion, de formalisation. Il n'y a pas de découverte durable sans formalisation. Ces allers-retours consituent l'acte pédagogiqe par excellence. ### 5 - Ne faut-il pas sortir de cette scission nature et culture ? **Isabelle Peloux** * Quand on demande à des gens "c'est où la nature ?" ils nous montrent dehors, comme si l'humain était en dehors de la nature. Il faut une vision holistique. Il n'y a pas à séparer. Ce n'est pas séparé. IL faut réappendre ça. **Philippe Meirieu** : * La nature est profondémment culturelle. En France, on ne connait plus de forêt primaire. La nature, ce sont les champs, les chemins, les haies, les traces d'anciens habitats, etc. Et cette nature, on l'appréhende par la culture. Séparer les deux, c'est se tromper complètement, tant sur le plan anthrophologique que sur le plan pédagogique. ### 6 - Comment donner envie de coopérer à tous ces acteurs ? (parents, éducateurs, enseignants, élèves) ? **Isabelle Peloux** * Il faut ré-oser. Cette année avec la Covid, franchement, ce n'est pas facile. Même si on crée le contact, on n'a pas le droit de le faire. Avec le port des masques, on perd plein d'informations. Quand on est content, cela ne soit voit pas. Cela se sent dans l'ambiance, un peu moins joyeuse. Au delà de cette problématique, il faut d'abord qu'on ait un objectif de coopération, une raison de coopérer. Par exemple : récréer un espace de jardin dans l'école, ou voir avec la mairie pour créer un espace pour les jardins potagers pour les écoles. L'erreur c'est de croire qu'on peut coopérer, ou éduquer, sans objectif et que ça se fait tout seul. * Pendant le confinement, une chose que j'ai aimé c'est qu'on était enfin libre. D'imaginer la forme de l'école. En pleine créativité, sans aucun inspecteur qui avait de directive à nous donner. On en a vu les limites mais on a découvert plein de choses. * Ce que je crois profondément en coopération : c'est qu'il faut arrêter de croire que certains savent mieux que d'autres. Les parents font comme ils peuvent. J'ai trois enfants et je sais bien que c'est difficile d'élever des enfants. L'important c'est de ne jamais penser qu'on est meilleur que les autres en coopération. * Ce qui fait la différence sur la façon de coopérer c'est déjà le nombre de participants, si on est 3 ou 50. Trouver des règles selon la situation dans lequel on est. Par exemple, ici, si on est 500 donc on coupe les micros. Il faut savoir s'adapter. Là, on apprend à lâcher et s'adaptr, on doit réinventer l'école. Suivant la où on est, suivant qui je suis, ce que j'ose, les parents, l'équipe avec qui je suis... tout un contexte auquel je dois tenir compte. **Philippe Meirieu** * La coopération est un enjeu majeur aujourd'hui : elle doit permettre à des personnes différentes, aux origines et sensibilités différentes, de "fabriquer du commun". Notre école n'est pas seulement une institution faite pour apprendre, c'est une institution faite pour **apprendre ensemble**. * Et **apprendre ensemble** suppose d'être attentif à ne pas laisser se développer une division du travail entre nos élèves qui les répartit "spontanément" entre concepteurs, exécutants, chômeurs et gêneurs. Cette répartition est dramatique car elle est finalement intériorisée par les élèves qui se voient assignés à un rôle dont ils ne pourront pas sortir. Dans la vraie coopération, la réussite de chacun contribue à celle de tous et réciproquement. Dans la vraie coopération, chacun est indispensable à tous. Dans la vraie coopération, on pratique la rotation des tâches et on s'assure, par un temps individuel préalable, que chacune et chacun a bien acquis quelque chose qui est indispensable à la réussite de tous. * Plus généralement, l'école c'est le lieu où l'on agrandit progressivement le cercle. D'abord on vit dans une famille mais, à l'école il y a d'autres familles, qui sont différentes de la notre, des enfants qui ont une histoire différente mais avec lesquels on peut partager les mêmes connaissances. Et, puis, il faut agrandir le cercle au-delà des murs de l'école et de son territoire de proximité, au-delà de notre région et jusqu'aux dimensions de la planète. * La société mourra de la clanification. Et notre éducation doit lutter contre toutes les formes de repli sur soi et d'entre soi. Notre école doit s'ouvrir à l'extérieur, au "dehors" constitué par l'environnement naturel, matériel mais aussi humain. L'éducation au dehors pour tous c'est la construction d'un véritable mycélium autour de la "maison d'école", comme autour du champignon, avec la nature mais aussi avec les artisans du quartier, les élus, les étrangers, les plus jeunes et les plus agés, etc... * Il s'agit de faire de l'école un lieu de rencontre de l'altérité sous toutes ses formes, sans que cela n'enlève absolument rien aux prérogatives de l'enseignant : tout au contraire, c'est une responsabilité considérable que de construire ce mycélium. * Et cela aiderait aussi à ouvrir l'horizon des enfants vers des métiers qu'ils ignorent et n'ont jamais rencontrés, des métiers qui permettent de comprendre l'exigence du travail bien fait. Car l'école soit doit être le lieu où l'enfant intériorise l'exigence, pour qu'il soit exigeant envers lui-même... et pas seulement sous la pressio de l'enseignant. ### 7 - Quelles ressources et formation pour éduquer dehors ? Est-ce que l'Education nationale dispose d'assez de formateurs ? Est ce que vous êtes consultés sur ces sujets-là par l'Education nationale ? **Isabelle Peloux**; * Non, mais je vais la consulter. Cela peut aller dans les 2 sens. Dès que j'ai l'occasion, j'interviens en INSPE. Ce serait réducteur qu'il y ait privé et public. C'est pas juste comme ça que ça marche. Dans le public, il y a beaucoup d'enseignants qui arrivent à sortir. C'est une question de créativité, de prise en main individuelle. Si on sait pourquoi on le fait, on devient convaincant. * L'école est faite pour aider l'humain à grandir, dans la vie. Si ce que j'apprends à l'école ne sert que dans l'école, pour avoir des notes par exemple, alors cette école-là ne sert à rien. L'école doit m'apprendre des choses en lien avec ce qui se vit à l'extérieur afin que l'enfant devienne autonome et soit un adulte debout. * J'adore travailler avec les éducateurs à la nature. Ils voient les choses que je ne vois pas, et entendent des choses que je n'entend pas. C'est un émerveillement permanent ! L'enseignants ne peut pas avoir toutes ces compétences, ne peut pas avoir tous ces savoirs. Cette complémentarité est juste joyeuse ! **Philippe Meirieu** * L'éducation nationale, ce n'est pas seulement le ministre et la hiérarchie. l'éducation nationale, ce sont les enseignants et tous les acteurs de l'école. Les ministres passent... les vraies questions pédagogiques restent. Il ne faut pas se sentir isolé, d'autant plus qu'énormement de choses sont en réalité autorisés par les textes. André de Peretti citait souvent ce film de Bunuel dans lequel des gens sont enfermés dans une pièce et complètement paniqués. Ils sont convaincus que toutes les portes sont fermées... Enfin quelqu'un va vérifier et découvre que les portes sont ouvertes ! Trop souvent nous n'essayons pas d'ouvrir les portes parce qu'on imagine qu'elles sont fermées ! * Quant aux ressources, il y en a beaucoup aujourd'hui. Il faudrait les mettre en commun, mutualiser tout cela pour en profiter tous. C'est un beau challenge que nous avons commencé à relever aujourd'hui. ## 6 - Conclusion **Marie Simon** * Remerciements à Isabelle Peloux et Philippe Meirieu. Vous avez parlé de créativité, merci à l'équipe d'organisation qui a su se réinventer, force de coopération. * Nous allons poursuivre nos travaux cette semaine, au-delà de ce temps commun. Merci au groupe d'organisation de cette conférence :Agnès Perreau du Réseau Ecole et Nature ; Véronique Colin de Canopé ; Marie-Hélène Pillot des Colibris. Merci pour la prise de notes collaborative appuyée par Benjamin(Faire Ecole Ensemble) et Moïna (Tous Dehors) . ## 7- Ressources **Ressources P. Meirieu** : * Sur les fondamentaux, voir le diaporama : [http://www.meirieu.com/ACTUALITE/SNU_METIERDENSEIGNANT.pdf] * Conférence Phillipe Meirieu : https://www.youtube.com/watch?ab_channel=SNUippFSU&feature=youtu.be&v=rCp2oq3LyYI&app=desktop * Extrait du Dictionnaire de pédagogie de Buisson dans la nouvelle édition coordonné par P.Meirieu (paru chez BOUQUINS) : http://www.meirieu.com/ACTUALITE/BUISSON_Presentation%20nc.pdf * Site Phillipe Meirieu : www.meirieu.com * [Ce que l'école peut encore pour la démocratie, Philippe Meirieu](http://www.meirieu.com/LIVRES/ce-que-lecole-peut-encore-pour-la-democratie.htm) **Ressources I. Peloux** : * [Livres d'Isabelle Peloux](https://www.actes-sud.fr/node/49449) **Ressources école du dehors/éducation dans la nature** : * https://www.silviva-fr.ch/outils/manuel-l-%C3%A9cole-%C3%A0-ciel-ouvert * https://archiclasse.education.fr/Enseigner-dehors-351 * https://www.grainedecole.com/2020/12/10/ressources-pour-grandir-avec-la-nature * https://mapetiteforet.fr/ * https://www.reseau-pedagogie-nature.org/ * https://www.civam-occitanie.fr/-ACCUEIL-EDUCATIF- * [Ressources produites par la DESDN79 sur la classe dehors](http://www.grainepc.org/Faire-classe-dehors-Enseigner-dehors) * [Dynamique Sortir! du Réseau École et Nature](http://reseauecoleetnature.org/node/9215) * https://fr.padlet.com/euziere/ecole_dehors2020 * [Ressources et pratiques inspirantes pour faire école dehors ](https://twitter.com/FaireEcole/status/1303224544912699394) * http://ariena.org/ressources-pedagogiques/programmes-pedagogiques/pour-les-scolaires/grandir-dehors/ * https://tousdehors.be/?LeLivre * https://ecoconseil.org/lecole-du-dehors * https://www.lenfantdanslanature.org/ressources ---------- Ce document est régi par les termes juridiques de la [licence Creative Commons BY-SA 4.0 ](http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/) <center> <img src="https://mirrors.creativecommons.org/presskit/buttons/88x31/png/by-sa.png" width="250px">